Patrice Faubert

Engrammation intrusive

Les ondes hertziennes
Elles vont et elles viennent
Comme de Berlin-Ouest
Faisant le mur pour Berlin-Est
J'y suis, jadis, allé en auto-stop
Car, ma bougeotte est toujours interlope
1989, la chute d'un mur
Une sorte d'anarchie, pour sûr
Mais il y a tant d'autres murs
Pas tant physiques que psychologiques, bien sûr
Et pendant un certain temps
De la musique festive, ce fut le moment
Sites industriels en friche
Pour une jeunesse confisquée, une niche
Berlin-Est avec des usines désaffectées
Où enfin, l'on pouvait s'amuser
Tout s'organisant dans une légalité illégalité
Certes, de la musique industrielle ou technologique
Mais dans une ambiance sereine et anarchique
Le temps d'anarchie est donc possible
C'est le monde présent qui est impossible
Tout le monde serait aimé
Pas besoin pour ce faire, de vouloir dominer
De par son unicité, chaque personne forcément respectée
Donc, sur une courte unité de temps
Il y eut une réorganisation de l'espace, c'est important
Mais, comme tout le temps
L'alternative culturelle
Céda la place, petit à petit, à l'industrie culturelle !
Ainsi, dès la reconstruction
L'avion immobilier à réaction
Mais la récupération toujours à l'heure
De toutes choses elle fait son bonheur
Faire de tout, une banalisation
Comme une castration de la détonation
De ce fait, je me souviens, avec nostalgie
Je fus l'un des premiers, sans forfanterie
1973, " La société du spectacle " était de sortie
Je l'ai vu à Paris, le jour de sa sortie
Film expérimental de feu Guy Debord
Et qui à l'époque, dérangeait tous les bords
Surtout certaines organisations anarchistes
Qui détestaient la théorie situationniste
Mais il faut bien le dire
Il y a aussi des livres, il faut les lire
Leurs ouvrages ne sont plus cachés
Leurs chansons détournées ne sont plus censurées
Et depuis longtemps
Dans les librairies anarchistes, c'est du tout-venant
Rien ne s'impose facilement
Il faut toujours du temps
Rien ne fait plus peur au commerçant !
Pas besoin d'être historienne ou historien
Des étiquettes, cela fait toujours bien
Pour occulter le fait que l'on ne sait rien
Donc, pour savoir qu'avec toutes les guerres
La mort envoie son odeur dans les airs
700.000 soldats disparus
Rien que pour la guerre de 1914/1918, qui l'eut cru
Il y a beaucoup de cadavres sous la terre
De toutes les époques, de toutes les guerres
Car sur la Terre, c'est toujours la guerre
Et ce avec l'idéologie du propriétaire
Sous la terre de nos campagnes
C'est du cadavre, notre oubli se magne
Nous sommes des squelettes déguisés
De nos prétentions ridicules, nous avons les mines boursouflées
Comme sur les plateaux de la télévision
Ou à la radio, les bourgeoisies, parfois, la subtile réaction
Cela se gargarise, cela rivalise
Brosse à reluire, infatuation, fausse critique, bêtise
L'humanité inhumanité veut tout bouffer
Comme il fut un temps
Pour l'explorateur, le commerçant
Du civet de manchot
Longtemps aliment de base, pauvres idiots !
Donc
Nous avons des murs dans nos têtes
Ils sont têtus et bêtes
Ce sont finalement les seuls vrais murs
C'est cela qui nous fait la vie dure
Pour admirer
Ce qui ne vaut aucune peine
Devenir un roi ou une reine
Ou la dernière nouvelle
Qui ne fait pas la vie plus belle
Une autre planète dans notre système solaire
Pour une autre société, pas une bonne affaire
Sauf pour la désinformation réactionnaire
Qui produit du rêve à pas cher
Le rêve spectaculaire marchand
Toujours enfanté par la pensée réactionnaire
Le rêve du patronat
Et c'est le fasciste libéral Hollande que voilà
Fin du code du travail
Que l'on défait maille après maille
Toute étiquette n'est plus seulement compromettante
Toute étiquette est devenue marrante
Comme le parti dit " socialiste "
Qui, je le redis, est un parti fasciste
L'on pourrait se croire en Roumanie
Quand c'était la dictature d'un parti
Et sur toutes les chaînes de désinformation
Le fantôme ( née en 1957 ) d'Irina Nistor en résurrection !
Qui fut la voix de 3000 films
Des vidéos ( VHS ) clandestines
De Roumanie, la voix la plus connue, mutine
D'Amérique surtout, des films
Mais une traductrice secrète et intouchable
Forcément, la dictature du régime la trouvait exécrable
Et même les services secrets staliniens
Y avaient de grandes mains
Avec pas mal de pots-de-vin
Ce fut comme un monde à l'envers
L'art capitaliste renversant un régime réactionnaire
Tout s'achetant sous le manteau
S'y regardant en famille, plus rigolo
10.000 magnétoscopes cachés, pour le couple dirigeant, balpeau
De Bucarest, ce fut un phénomène national
La dictature le crut purement local !
Donc, dans le Monde, en Europe, en France
Tout est toujours sous surveillance, aussi
La propagande impose sa cadence
Et la publicité du capital qui nous défie
Toutes les pensées intrusives
Du capital et de son organisation intégrative
Voilà bien l'unique moule
Dans lequel tout le monde coule
Pour l'inhumanité cela roule
Hiérarchisation des objectifs
Objectifs de la hiérarchisation
Temps de disponibilité
Temps concentré dans le tout aliéné !
Mais, revoilà une jeunesse
D'une autre vie, elle est demanderesse
Quand la vérité juridique
N'est pas la vérité affective, plus éthique
Et dans cette société
Qui est maintenant au-delà du spectaculaire intégré
Combien de nombreuses paternités
Qui ne sont pas vraiment souhaitées ?
Combien de nombreuses maternités
Qui ne sont pas vraiment souhaitées ?
De soldats malgré eux ?
De pères malgré eux ?
De mères malgré elles ?
De ceci, de cela, malgré eux, malgré elles ?
Et du TOUT malgré soi
Quand partout la marchandise fait sa loi
Et l'impossibilité de penser à autre chose
Quand de telle ou telle misère, c'est l'overdose
Peut-être le rire comme dernière bouée
De tous les pouvoirs, pouvoir se moquer
Il y a aussi feu ( 1909 - 1986 ) Pierre Repp, pour de rire, s'écrouler
Feu " Les frères Jacques " pour rigoler
Mais, c'est encore du rire sur mesure
De bonne qualité, certes,  il a la vie qui dure
Nonobstant, si le rire professionnel est menteur
Rien ne vaut le rire amateur
De l'anonyme, toutes les époques, toutes les heures
La spontanéité toute candide
Qui n'est jamais perfide
Entre copains et copines, dans l'amitié, en famille
Le rire sans préparation ni motif, le seul qui vraiment, brille !

 
Patrice Faubert ( 2016 ) puète, peuète, pouète, paraphysicien ( http://patrice.faubert.over-blog.com/ ) Pat dit l'invité sur " hiway.fr "
 
 

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Published on e-Stories.org on 03/01/2016.

 
 

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