Patrice Faubert

Paraphysique de l´incommunicabilité customisée

" Je hais
Tu suis
Il somme
Nous avons têté
Vous serrez
Ils fument "
 
Philippe Geluck ( humoriste belge, né en 1954 )
Le bouquin de l'humour ( Jean-Louis Chiflet ) Ed : Robert Laffont
 
Le néo-parlé
Pour rétrécir le champ de la pensée
C'est aussi
Toute critique inachevée
Restreindre
Les limites de la pensée
Tout devant y participer
Le football spectacularisé n'étant pas le dernier
Même et surtout
Ce qui est censé
Tout ceci, le dénoncer
Tout est de la démence
Quand toute la syntaxe du capital est à déminer
Toute une cuisine
Toute une usine
Texture
Température
Nouvelles saveurs du faux
Quand
Tout est soumission partisane
Quand tout est discipline partisane
Le viol institué
De toute conscience individuelle
De la propagande marchande et de la publicité
Faux débats et faux duels !
Le monde sent mauvais
Qui idolâtre tous les méfaits
400 gènes environ pour l'olfaction
4 gènes pour la vision
Monde
De la décomposition psychologique
De la décomposition idéologique
De la décomposition économique
De la décomposition géopolitique
Et à ce propos
Certes, cela ne rime pas beau
Le temps de décomposition d'un corps humain
12 à 18 ans, plus ou moins
15 ans pour un temps moyen
Et un corps qui pourrit
Du gaz, rejets divers, des épidémies
Par les orifices, cela fuit
Ainsi
La mise en bière
Ainsi
Vite, au cimetière
Ou éparpiller les cendres en plein air
Car, sinon, qu'en faire ?
Maintenant
Tout mot avance à reculons
Maintenant
Tout mot a forniqué avec la contre-révolution !
Des milliards d'odeurs
Des milliards de saveurs
Mais le monde dit humain, ô malheur
Toujours de la même heure horreur
De la hiérarchie
De la compétition
De l'adoration ou de l'abhorration
Même mouvement en inversion
Sine die
Quand tout a déjà été dit
Comme une fausse saynète
De la multitude jouant des castagnettes
Je vous entends
Tant est bruyante la malveillance
Partout on la voit qui danse
Mais aussi, ouf, parfois, de la bienveillance
Encore lui
Avec toutes ses farfeluteries
Nonobstant
Si le monde se veut melliflu
Toute vraie relation y est pourtant considérée comme superflue
C'est le règne du m'as-tu-vu
Alors que tout nous chie dessus
Du propre qui est sale
Du sale qui est propre
Et dans le caniveau des grandes villes
Rien n'est vraiment vil
Des bactéries contre la pollution, en plein dans le mille !
Et il y a même encore des renards
Bois de Vincennes, près de Paris, la nuit, véritables zonards
Une centaine, encore peinards
Car, partout ailleurs, et ce chaque année
Ils sont massacrés par centaines de milliers
Mais toute réalité est bien cachée
La plupart des gens
Ne veulent pas de la réalité
Encore moins de toute vérité
Mais ils et elles veulent du mensonge étatisé ou privé
Car cela leur enlève ou atténue leur anxiété
Cosmotique, affiche truquée
Cosmose, théorie éradiquée
Dismose, au tout alambiqué
Osmose faussée
Corps vivant devenu corps séparé
Corps vécu dans une nature perdue
L'écologie corporelle
Noyée dans une écologie intellectuelle
Gens, société, nature, cosmos
Comme un vulgaire sac d'os
Alors qu'un seul pas, dans une forêt
Depuis peu, on le sait
Cinq cent kilomètres d'hyphes, c'est
Tout un réseau qui le sait
Mais l'impensé ne peut-être de ce monde
L'impensé est de l'outre-monde
Peut-être même à l'échelle de la seconde !
Car
Avoir six jambes ou quatre bras
N'est pas du théorème de l'impensé
Le plus, le moins, cela n'est pas de l'impensé
Avec toutes les variantes que cela implique, voilà
L'impensé
N'est pas exagéré, il est outré
Aucun engramme ne peut s'y fixer
Pas même la sexualité la plus débridée
Pas même l'asexualité la plus philosophée
L'impensé
N'est pas de notre Terre
L'impensé
Est quelque part dans le Multivers
Et ce en de customisés exemplaires
Le logiciel Deep blue, mémoire artificielle
1996, deux cent millions de coups à la seconde
Aux échecs, surclassant la mémoire naturelle
Après tout
Un grand maître international
Peut prévoir douze coups à l'avance, c'est déjà pas mal
Mais je ne suis pas cybernophile
Et pour en revenir à dame nature
Que nous détruisons au fur et à mesure
Que nous domestiquons, jour après jour, c'est sûr !
Ainsi
Dix de nos
Vingt médicaments les plus utilisés
Sont des champignons, des dérivés
De la nature, donc, des détournés
La science est situationniste, quand cela peut l'arranger
Les immunodépresseurs
Les statines
Les anticancéreux
Les antioxydants
Les immunostimulants
Et l'on dit merci, qui
Mais à l'évolution, pardi
Qui jamais ne pleure, qui jamais ne rit
Mais nous, genre humain, voulons tout customiser
Selon nos préjugés ou nos idées
Finalement
L'on suit toujours le courant
Parfois, comme en Mai 1968, mais pas assez puissant
Cela dit, et tout de même
Mai 68 à Lyon, et vive le désordre
Huit dominicains sur dix quittèrent les ordres
De l'apocope en cinémascope
Mais sauf vouloir blaguer
Du monde présent, l'activité la plus risquée
Presque 18 démineurs sont morts, comme suicidés
En Libye, de la tragédie, comme pour tout effacer
Car là, il ne peut y avoir aucun rescapé !

Patrice Faubert ( 2018 ) puète, peuète, pouète, paraphysicien ( http://patrice.faubert.over-blog.com/ ) Pat dit l'invité sur " hiway index "



 

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Published on e-Stories.org on 07/01/2018.

 
 

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