Patrice Faubert
Motilité d'immobilité
Avec tous les gens qui écrivent
Tant et tant, pourquoi alors
Oui, pourquoi, écrire encore ?
Avec tous les gens qui peignent
Tant et tant, pourquoi alors
Oui, pourquoi, peindre encore ?
Avec tous les gens qui parlent
Tant et tant, pourquoi alors
Oui, pourquoi, parler encore ?
Avec tous les gens qui lisent
Tant et tant, pourquoi alors
Oui, pourquoi, lire encore ?
Par ennui, par sublimation, par prétention
Car les autres nous écrivent, de toutes façons
De ce que nous aurions pu aussi écrire
Car les autres nous peignent, de toutes façons
De ce que nous aurions pu peindre
Car les autres nous parlent, de toutes façons
De ce que nous aurions pu dire
Car les autres nous lisent
De ce que nous aurions pu lire
Sans compter tous les inconnus
Sans compter toutes les inconnues
Qui l'ont fait
Qui le font
Qui le feront
En cette acception, l'humanité est une et indivisible
Car tout ce qui la construit et la fait, vraiment, est invisible !
Ainsi, du monde
Des ouvrières et des ouvriers
C'est le monde
De la précarité et des personnes exploitées
De ce dont
L'on entend à peine parler
Pas glamour, pas de petite culotte, monde asexué
Des petites mains qui font pourtant notre monde
Les grandes mains voleuses, elles, vampirisent sa gronde
Il n'y a jamais fusion
Avec le viol, le vol, l'extorsion, l'exploitation
Pas comme pour l'hélium en fusion de ses trois atomes
Qui ne font plus ainsi qu'un atome de carbone
Maintenant que le tout spectacularisé
Y va à tout va dans le faux trompeté
Sauf des 219 coups d'Etat
Et ce en 70 ans, les beaux régimes politiques, que voilà
Forcément, en Afrique, de tout ce qui s'y colonisa
Canicule terrestre
Canicule maritime
Canicule politique
Comme pour les grottes et des clones numériques
Partout, un référentiel de clonage politique
Et à vrai dire, maintenant, purement économique
Partout, où l'on se retourne, des coups de trique
Comme pour le chauffage et sa grande cherté
Comme pour le loyer, là, pour tout bouffer
Et du locataire ou du propriétaire, l'on s'y fait couillonner !
Quoi que l'on dise ou quoi que l'on fasse
Il y faut passer à la caisse, notre seule trace
Tout étant devenu des parts de marché
Immobilier, sexualité, arts, jeux, sport, scientificité
Avec commerciaux et divers représentants
Et toutes les bourses, les vidant
Des ripoux et des escrocs
Du propriétaire pauvre et c'est moins reposant
Comme une aliénation de tous les instants
Il faut toujours réparer ou rénover, consolider
De l'esprit, du corps, aucune tranquillité
Certes, être locataire, c'est plus d'intranquillité
Mais finalement, comme pour les T4, jadis, en Allemagne
Chambres à gaz, dans les brumes du capital
Pour éradiquer les maladies mentales
Mais, certes, tout extrait de son contexte
Et tout l'est, ne colle pas à l'être et son texte
Nous en ignorons toujours l'entièreté
C'est de la tranche de vie, c'est de l'amputé
1886
La voiture de Benz apparaît
Défaite de la pensée ou réel progrès
Seule, l'expérience du vécu, en fait
Fait l'engramme, plus que la radio ou la télé
Que le journal, l'ordinateur, du petit âge en premier
L'éducation des premières années
Du ressenti, de la sensation, de l'expérimentation
Et d'une façon l'autre, maltraitance en répétition
Viols, violences physiques ou violences psychiques
Tout devenant du très académique
De toute une motilité, figée, et en pleine figure
Qui pour les 2/3, s'effectue en voiture !
Patrice Faubert ( 2023 ) puète, peuète, pouète, paraphysicien ( http://patrice.faubert.over-blog.com/ ) Pat dit l'invité sur ( http://www.hiway-glk.fr/ )
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Published on e-Stories.org on 11/20/2023.